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Zurich Film Festival : High Life, les Vauriens de la Galaxie

Du 27 septembre au 7 octobre se tenait la 14e édition du Zurich Film festival : l’occasion parfaite de partir en repérage pour vous informer sur des sorties à venir.


Pour faire un vrai film de science-fiction interrogeant sur la condition humaine, lorsqu’on ne partage pas forcément les lourds cahiers des charges de The Walt Disney Company, mieux vaut prendre des chemins de traverse. Et, tout comme sa mission-suicide de condamnés à mort qui pourront éventuellement (s’ils survivent) se racheter en trouvant de l’énergie illimitée aux confins de la galaxie, rien dans le projet
High Life n’est une valeur sûre. Au programme de cette première incursion de Claire Denis dans laSF : un casting international où l’on retrouve le reclus André Benjamin en combi orange (que l’on connaît mieux sous le nom d’André 3000 de OutKast), un Robert Pattinson de plus en plus abonné aux rôles hallucinés depuis Good Time et ses apparitions chez Cronenberg. Et puis, il y a Juliette Binoche, dernière représentante des dynamiques terrestres de pouvoir, à mi-chemin entre savant fou (NDR : savante folle ? c’est pour l’archétype, mais je crois que ça s’accorde) et contremaître. High Life s’enfonce peu à peu dans la terreur infinie, ne reculant devant rien pour montrer la déshumanisation crue de ces cobayes désemparés. Claire Denis privilégie une iconographie lo-fi du cosmos et un ordinateur MS-DOS chiche, aidée par les effets visuels de BUF (également responsables de Twin Peaks : The Return, qui partage avec le film un existentialisme rance). L’anti-gravité, les ordinateurs sous MS-DOS ne posent pas de problème pour un film dans la filiation du cinéma d’Europe de l’Est plus que dans celle de James Cameron. Peu d’exposition ne vient tarir l’aventure cauchemardesque de Monte (Pattinson), dont le regard hagard masque l’instinct de survie au sein d’un vaisseau de plus en plus fantôme. High Life déploie son univers nihiliste dans la face du spectateur, en développant un propos parmi les plus encadrés de l’année sur la mortalité, la rédemption et – même – l’eugénisme. On n’en reviendra pas indemne – en tout cas, certainement pas moi.

De Claire Denis. Avec : Robert Pattinson, Juliette Binoche, Mia Goth, André Benjamin. Sortie : le 7 novembre 2018.

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