OVNI(s) l Saison 2 : Ovni où es-tu ?
Douze mois à peine après sa saison 1, l’hybride série OVNI(s) est déjà de retour sur Canal +. Un défi de rapidité d’écriture et de réalisation rondement mené, pour une seconde épopée bourrée de barbe à papa et de basses fréquences qui tient ses promesses.
A la fin de la première saison, nous avions quitté le scientifique ultra cartésien Didier Mathure (Melvil Poupaud) pantois, et sous LSD, face à sa première rencontre avec un ovni. Le GEPAN (Groupe d’Études et d’informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés) s’est disloqué, Véra (Daphné Patakia), la seule femme du GEPAN, a compris qu’elle avait un rôle majeur dans la grande équation cosmique tandis qu’Élise Conti (Géraldine Pailhas), l’ex femme de Didier, a pris la tête du CNES. L’histoire des membres de ce bureau d’enquête spécialisé dans les affaires extraterrestres, moqué par toute la communauté scientifique, ne pouvait évidemment pas se terminer ainsi. La saison 2 démarre un an après ces évènements, en 1979, année de la sortie en salles du Superman de Christopher Reeves, dont les références saupoudrent régulièrement la série. Nous retrouvons Didier, qui a plaqué famille et boulot, sillonnant les routes de France en compagnie de Véra à bord de l’Ovnibus en quête désespérée de nouvelles apparitions. Lassés des fausses alertes, et tandis qu’ils s’apprêtent à tout arrêter, un étrange phénomène se produit : une immense barbe à papa apparaît dans une centrale nucléaire (oui, oui). Nos deux acolytes re-forment alors l’équipe du GEPAN aux côtés de Marcel (Michel Vuillermoz), qui a fraîchement retrouvé son André (l’ancien chef du bureau toujours en vadrouille), ainsi que Rémy (Quentin Dolmaire), devenu cadre informatique et bientôt marié à sa « Véra… heu, Véro ». Pour Didier, c’est sûr : une intelligence venue d’ailleurs cherche à entrer en contact avec la Terre. Prêt à tout pour répondre à cet appel, il se retrouve confronté à Claire Carmignac (Alice Taglioni), du Ministère de l’Équipement et de l’Énergie, bien décidée à l’en empêcher.
La deuxième saison d’OVNI(s) exerce une nouvelle fois une fascination toute particulière. Constamment sur le fil, entre références parfois too much, envolées scénaristiques incongrues et une large part laissée au fantastique, la série avance à tâtons sur un fil au-dessus du vide qu’on sent parfois vaciller. Une fragilité due à des séquences véritablement tirées par les cheveux, mais auxquelles on a envie malgré tout de croire et de plonger tête la première aux côtés de l’intrépide équipe du GEPAN. Car c’est finalement l’authenticité de ce projet détonnant qui nous rattrape à chaque fois. Dans ces nouveaux épisodes, OVNI(s) se concentre sur la quête d’identité de ses personnages principaux. A commencer par Didier, dont les convictions ont été largement secouées dans la saison 1, et qui se questionne ici sur sa place dans le cosmos, mais aussi à celle qu’il tient en tant qu’homme et père de famille. La lutte entre le rationnel et l’irrationnel est également toujours au rendez-vous, et il est plaisant de voir que les créateurs de la série ont su renouveler cette thématique pour mieux faire évoluer leur galerie de personnages attachants sans jamais tourner en rond. Les curseurs de la comédie, de la poésie, du fantastique et des clins d’œil cinématographiques sont encore plus poussés que sur la saison 1 et nous enrobent comme un immense plaid parfum barbe à papa. Et si les premiers épisodes laissent présager une nouvelle fois de nombreuses questions sans réponse, sachez que votre frustration sera habilement dorlotée en fin de saison.
Créée par Clémence Dargent & Martin Douaire. Avec Melvil Poupaud, Daphné Patakia, Michel Vuillermoz, Géraldine Pailhas… France, Belgique. 12 Épisodes x 30 minutes. Genres : Comédie, Fantastique, Science-fiction. A partir du 21 Février 2022 sur Canal +.
Crédits Photo : © Montebello Productions.