WARREN ELLIS : “ Composer pour le cinéma, c’est faire ce que je veux sans être forcément en première ligne”
Avec sa dégaine de Raspoutine élastique et son violon ensorcelé, Warren Ellis marque les esprits et conquiert rapidement les fans de Nick Cave, qu’il rejoint au sein des Bad Seeds dès le mitan des années 90. C’est à la même période qu’il débute dans la composition de films en duo avec Cave. Les deux déploient tout un monde mélancolique, à la beauté sombre. Au fil des œuvres, leur musique s’entremêle et se répond, jusqu’à créer une identité forte, une signature tout de suite reconnaissable. A l’occasion de notre thématique de printemps “musique et cinéma” et d’une actualité chargée pour le musicien australien (un nouvel album avec Cave, intitulé Carnage, ainsi qu’un disque hommage à la poésie anglaise, avec Marianne Faithfull, She Walks in Beauty), voici une interview réalisée en un temps où les cinémas accueillaient encore des gens dans leurs salles, et publiée à l’occasion de leur réouverture. Warren Ellis nous parlait alors des fleurons du cinéma australien et de son amour immodéré pour la musique de films.
Propos recueillis par Julien Beaunay et Julien Savès
Les Julien(s) : Quels sont vos premiers chocs cinématographiques ?
Warren Ellis : Au cinéma, là où j’ai grandi (NdlR : il est né en Australie, à Ballarat, État du Victoria, à 100 km de Melbourne), ils passaient surtout des classiques comme Le Magicien d’Oz (Victor Fleming, 1939), que ma mère nous emmenait voir. Dans ma tête, j’ai vu ce film plusieurs fois et quand j’en ai parlé avec ma mère, elle m’a dit qu’elle nous y avait amené une fois seulement. Mais j’ai l’impression d’avoir vu Le Magicien d’Oz tous les week-ends de mon enfance. (rires) Puis vient le choc Walkabout (Nicolas Roeg, 1971), un de mes films préférés. Je l’ai vu enfant, mais sans doute à la télévision car c’est sorti en 1971, j’avais à peine six ans. Le film m’a énormément marqué parce qu’il y avait une envie d’espace, de franche liberté. Je n’avais aucune idée de ce qu’était le cinéma alors, mais j’adorais en regarder. A cette époque, c’était un événement de voir un film, en salles ou même à la télévision. Je n’ai jamais fait d’études de cinéma, mais j’ai toujours eu une affinité avec. J’ai lâché beaucoup de cours à l’université pour juste regarder plein des films à la suite, jusqu’à 5 heures du matin ! (rires)
Les Julien(s) : Qu’est-ce qui vous a tant marqué dans Walkabout ?
Warren Ellis : C’est tout un ensemble lié à l’évocation de ces paysages immenses dont je n’avais même pas conscience, ainsi qu’à cette violence sèche, inhérente à l’outback australien, et tout ce que le film déploie comme solution poétique et cosmique pour s’en défaire. Avant tout, c’est la beauté et le charisme de l’acteur aborigène David Gulpilil. Il est magnifique, si beau. C’est aussi le duo qu’il forme avec Jenny Agutter, la danse entre les deux au milieu du film. Dans ma jeunesse, je n’étais pas conscient de la tension sexuelle sous-jacente entre les deux personnages. Le film commence très violemment avec un père désespéré qui s’en prend à sa famille, et puis ses enfants se retrouvent seuls, embarqués dans un voyage incertain, et trouvent une issue improbable en rencontrant ce jeune Aborigène. C’est une espèce de coming-of-age story à la fois sauvage et délicate, et très silencieuse. Le thème de la communication est au cœur du film comme les deux enfants et l’Aborigène ne peuvent pas parler entre eux. Ils trouvent une façon de le faire et se créent quelque chose en commun qui les met à part du monde extérieur. A l’époque, tout rapprochement entre blanc et aborigène était tellement mal vu, encore plus quand cela touchait un désir naissant. Avec ce film, tant de choses interdites ont pu être dites de la manière la plus jolie et poétique qui soit. Visuellement c’est magnifique, tout comme la musique originale de John Barry et les morceaux empruntés au répertoire de Stockhausen. Walkabout était une de nos références quand nous avons composé la musique du film The Proposition (John Hillcoat, 2005) avec Nick Cave.
Encart David Gulpilil :
Depuis son apparition mémorable dans Walkabout, David Gulpilil n’a cessé d’imprimer l’écran de son charisme inné et ses multiples talents de chasseur, danseur et musicien. Il est devenu un symbole et a donné un visage fort à la culture et aux traditions aborigènes. Plusieurs réalisateurs inspirés, tels Peter Weir ou Rolf de Heer, canalisent sa force et questionnent, à travers cette figure devenue démiurgique, la place et la représentativité des Aborigènes dans la société australienne. D’autres l’utilisent d’une manière bien trop paresseuse, avec un certain exotisme mal placé. David Gulpilil atteint à travers toutes ces images un statut iconique et devient partie intégrante de l’inconscient collectif ou de la culture pop : on peut se demander par exemple s’il n’a pas servi de modèle à la création du personnage de comics Getaway, allié des X-Men. Dans l’un de ses derniers films, Goldstone, David Gulpilil incarne un Ancien respectable, proche de la nature, qui transmet sa sagesse dans une sorte de communion invisible avec l’inspecteur Jay Swan, joué par une star montante aborigène, l’acteur Aaron Pedersen.
Les Julien(s) : Est-ce que d’autres films vous marquent à la même époque, période phare pour le cinéma australien ?
Warren Ellis : En même temps que Walkabout, je vois d’autres films australiens essentiels comme Wake In Fright (Ted Kotcheff, 1971) et sa représentation glaçante de la boisson, Pique-nique à Hanging Rock et La Dernière Vague (Peter Weir, 1975 et 1977), et enfin Mad Max (George Miller, 1979). Je crois que les années 70 ont été une période très riche pour le cinéma australien. Nous avons eu la chance de grandir avec, sans forcément s’en rendre compte. J’ai découvert Mad Max alors que mon grand frère m’avait caché dans le coffre de sa voiture pour se rendre au cinéma. Plusieurs années après, je rencontre Nick Lathouris qui joue le mécano dans Mad Max (NdlR : le personnage de Grease Rat). Il a coécrit le scénario de Fury Road. Il tenait un discours sur la genèse de la saga proprement hallucinant. George Miller était venu chez lui pour lui raconter le premier Mad Max : “On suit des gens dans des voitures qui s’écrasent entre eux et en sont fiers.” Mes professeurs m’ont toujours enseigné : “Veux-tu faire partie du problème ?” (rires) A l’époque beaucoup de gens gardaient de graves blessures à la suite d’accidents de voiture et en tiraient une certaine fierté malsaine. Cela a été, je pense, le déclic qui a donné l’idée à George Miller pour le film. Mad Max résonne beaucoup avec la vie qu’on menait sur les lieux de mon enfance, la culture de la violence, le culte des voitures, les bagarres incessantes, en somme pas beaucoup d’espoir, ni d’avenir pour les adolescents.
Les Julien(s) : Deux des réalisateurs cités ne sont pas Australiens d’origine, qu’ont-ils apporté à ce cinéma appelé souvent “Ozploitation” ou même parfois Nouvelle Vague australienne ?
Warren Ellis : Ce n’est pas un hasard que Nicolas Roeg (Anglais) ou Ted Kotcheff (Canadien) soient étrangers. Ils avaient le recul nécessaire, un autre regard, ils ont capté quelque chose de nouveau sur mon pays. Le cinéma australien d’alors renvoyait une vision trop serrée et repliée sur elle-même, alors que le pays possède l’un des plus grands espaces possibles ! Je crois qu’on avait peur de montrer et filmer cet espace. Nicolas Roeg arrive en Australie, il voit ce paysage immense, la liberté qui y affleure. Il a donné une vision de mon pays dont je n’avais pas conscience jusqu’alors.
Les Julien(s) : Est-ce que Walkabout marque le public australien de l’époque ?
Warren Ellis : Cela a été plutôt un grand succès mondialement. Mais surtout, avec Walkabout, David Gulpilil est devenu une figure incontournable. C’est un des premiers acteurs aborigènes avec une telle aura. Nicolas Roeg l’a découvert en 1969. Il a été jusqu’à Alice Springs car quelqu’un lui avait parlé d’un gamin extraordinaire qui vivait là-bas. C’est son premier rôle au cinéma et c’est aussi mon préféré. Il possède quelque chose de magique dedans, de l’ordre du guerrier cosmique. On essaye souvent de reproduire une telle poésie au cinéma. Ici, on a l’impression que c’est naturel, le trait n’est pas forcé. David Gulpilil a aussi joué dans Mad Dog Morgan (Philippe Mora, 1976) et Storm Boy (Henri Safran, 1976), moins connus, mais tout aussi fabuleux. Et dans les films de Rolf de Heer (10 canoës, 150 lances et 3 épouses et Charlie’s Country notamment, dont il coécrira le scénario). Et puis, il était dans The Proposition dont on a fait la musique. Sa vie a été assez difficile… Ses rôles ont une résonance et une signification toutes particulières avec l’histoire des Aborigènes en Australie.
Les Julien(s) : Est-ce que Walkabout a fait avancer le rapport à ces questions-là de la part des Australiens ?
Warren Ellis : En Australie, l’histoire des Aborigènes est méconnue. A mon époque, on n’apprenait rien sur ce sujet à l’école. On étudiait une histoire tronquée qui s’intéressait uniquement à l’arrivée des Anglais. L’histoire des Aborigènes était réduite au strict minimum. Je crois qu’à l’époque où j’ai vu ce film, je ne connaissais même pas le mot racisme. Les Australiens sont plus au courant maintenant, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y ait plus de racisme. Récemment, j’ai vu un documentaire édifiant, The Australian Dream (Daniel Gordon, 2019), qui s’intéresse au racisme dans le football (NdlR : on parle ici du sport dit footy et du cas d’Adam Goodes qui s’est vu injurié et insulté, car d’origine aborigène). On croit être dans une époque plutôt éveillée et pourtant, il y a cette chose qui arrive, qui contredit tout cela. On voit alors que le racisme est toujours là, bien enraciné. Il y a un autre documentaire, sur le même sujet, tout aussi intéressant : The Final Quarter (Ian Darling, 2019).
Les Julien(s) : Venons-en à la musique, quel est votre processus de composition pour les musiques de films ?
Warren Ellis : J’ai une approche assez atypique, qui diffère suivant les projets, mais qui ne se base pas sur une composition à l’image. Je n’ai même jamais fait cela. Je n’ai pas suivi de formation classique. La première bande originale que j’ai composée, c’était avec mon groupe Dirty Three (1). On a joué ensemble pendant deux jours, puis le réalisateur a pris des bouts de notre travail et a modelé son montage avec (NdlR : il s’agit du film Praise, John Curran, 1998). Au moment de The Proposition (John Hillcoat, 2005), on a regardé le film terminé, puis on a créé la musique en cinq jours, avec la même méthode utilisée précédemment avec le groupe : laisser la place au hasard, se fier à notre instinct et trouver des éléments qui fonctionnent ensemble. Il y a un moment important de discussion avec le réalisateur, au sujet de ses intentions et de la façon dont on envisage le rendu sonore. Nick (Cave) et moi, quand on travaille ensemble, cela fait peur aux productions, parce qu’on arrive avec rien. Maintenant, on travaille surtout avec des réalisateurs avec lesquels on a créé un rapport de confiance. Mais, les cinq premiers films, cela a été difficile. Surtout L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (Andrew Dominik, 2007). C’est grâce à Andrew, le réalisateur, qui s’est battu pour nous garder, que nous avons pu aller jusqu’au bout.
Les Julien(s) : Les réalisateurs Andrew Dominik et John Hillcoat font partie de vos amis proches, cela a dû faciliter vos rapports.
Warren Ellis : John Hillcoat (The Proposition) était au départ un ami de Nick. Ils se connaissent depuis longtemps, ils avaient déjà collaboré sur Ghosts… of the Civil Dead (1988). Nick était également l’auteur du scénario de The Proposition. Il m’a demandé dans un deuxième temps si je voulais composer la musique avec lui. Ce fut le début d’une longue collaboration artistique. Je connais Nick depuis 1995 environ. J’ai rencontré John grâce à lui. Andrew Dominik était aussi un ami de Nick au départ.
Les Julien(s) : D’ailleurs John Hillcoat s’est aussi chargé de la réalisation des clips de Grinderman (2).
Warren Ellis : Grinderman, c’était un peu comme une réponse à notre travail sur les films. En composant toutes ces musiques pour une dizaine de films, on s’est rendu compte qu’on pouvait explorer des pans entiers de nouvelles idées que l’on avait jamais osé intégrer aux Bad Seeds à l’époque. La composition pour le cinéma a été une vraie libération et une ouverture. Cela a changé ce que j’ai amené ensuite à mes différents groupes.
Les Julien(s) : Est-ce que cela vous a même permis de vous aventurer dans des territoires que vous n’auriez pas l’opportunité de proposer pour un groupe ?
Warren Ellis : Oui, parce que, dans un groupe, il y a plusieurs fortes identités qu’il faut gérer ensemble. Dans les derniers disques des Bad Seeds, on a tenté d’ouvrir notre son. C’est important avec un groupe, qu’il puisse se lâcher, se disloquer. Heureusement, les Bad Seeds, c’est un groupe très sensible aux nouvelles formes. Sinon, cela reste tout le temps pareil, c’est ennuyeux. J’ai toujours vu la musique comme une évolution continuelle. En tant qu’auditeur, j’ai toujours été attiré par des choses différentes, j’adore me perdre dans John Coltrane, Stravinsky, la musique électronique. Je suis vraiment inspiré par cet acte de prospection et transformation permanente, c’est ce que je recherche toujours. Il faut que je sente que l’évolution est bien présente. La musique de film m’a permis de me libérer. J’ai conscience qu’avec Nick, à travers toutes ces bandes originales, on a construit quelque chose, un univers à deux. Récemment, on a donné des concerts à Melbourne, avec un orchestre de cent quarante personnes qui interprétaient en live nos musiques de films. On a joué The Proposition, La Route (John Hillcoat, 2009), L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Wind River (Taylor Sheridan, 2017), Comancheria (David Mackenzie, 2016) et West of Memphis (NdlR : plusieurs films ont été consacrés à l’affaire des West Memphis Three, considérée comme une erreur judicière, il s’agit ici du documentaire Néo-zélandais d’Amy J. Berg). Au fil du concert, j’ai remarqué qu’il émergeait comme une cohésion, un esprit, une identité et une sensibilité communes, ce qui n’était pas l’évidence au départ.
Les Julien(s) : Au-delà de cette collaboration presque fusionnelle avec Nick, vous signez également des musiques de film en solo.
Warren Ellis : Oui, comme Mustang (2015) de Deniz Gamze Ergüven que je ne connaissais pas avant de travailler avec. Récemment, j’ai composé la musique d’un documentaire, This Train I Ride d’Arno Bitschy. Il m’a juste montré cinq minutes et je me suis dit, je veux le faire. Pour la composition de cette musique, j’ai uniquement travaillé dans les trains et les transports, avec mon ordinateur et mon casque, soit dans l’Eurostar, soit dans le métro. C’est un documentaire qui s’intéresse à des femmes vagabondes qui prennent des trains pour traverser les Etats-Unis. Je souhaitais me mettre en condition. Pour le film Bad Girl (Fin Edquist, 2017), j’ai quasiment tout composé depuis une chambre d’hôtel, puis j’ai fait le mixage pendant le voyage Melbourne – Paris. En ce moment, je suis en train de travailler sur le prochain film de Lucile Hadzihalilovic. J’adore ce qu’elle fait, je trouve que ses films ont vraiment quelque chose, elle possède un univers dont je me sens proche. Et je travaille aussi sur le prochain film d’Andrew Dominik, il m’envoie les rushes. Ça va être très beau ! Je fonctionne beaucoup aux coups de cœur. Compositeur, ce n’est pas vraiment mon premier métier, je suis dans une position où je peux choisir de le faire ou non. Il faut que j’arrive à me persuader que je peux apporter quelque chose au film. Il faut que cela résonne en moi. Je dis souvent non parce que je suis occupé avec les tournées. Je joue dans deux groupes, c’est cela qui me nourrit avant tout. Mais j’adore créer, soit pour les films, soit pour les groupes. C’est le désir de créer qui m’inspire. Dans n’importe quel genre ou milieu. J’adore l’acte de création. Faire de la musique de films me permet d’expérimenter, de faire ce que je veux, sans être forcément en première ligne. Je suis plus comme un rouage, j’ai une liberté fabuleuse loin des règles inhérentes à un fonctionnement de groupe.
Les Julien(s) : Est-ce que vous avez des compositeurs ou des musiques de films que vous appréciez particulièrement ?
Warren Ellis : Oui, toutes celles du groupe Popol Vuh (3) et celle de Mica Levi pour le film Under the Skin (Jonathan Glazer, 2013). J’aime beaucoup aussi la B.O. de Blade Runner (Ridley Scott, 1982) signée Vangelis. J’ai surtout suivi avec attention le travail de Jóhann Jóhannsson jusqu’à sa disparition. Il a été le roi de la B.O. moderne. On avait prévu d’organiser une présentation ensemble à Barcelone, l’année où il est décédé. On avait des amis en commun mais finalement cela ne s’est pas fait. C’est vraiment une grande perte pour le cinéma. J’ai vraiment adoré le travail qu’il a fait sur le film Mandy (Panos Cosmatos, 2018). Même si le film peut être parfois discutable, tu sens qu’un vrai risque a été pris à l’image et au son, ils ont essayé quelque chose. Je trouve cela plus intéressant que de céder à la facilité. C’est pour cela que j’aime des films comme Mandy ou A Ghost Story (David Lowery, 2017). Personnellement, je regarde plus de films que je ne lis de livres, j’en regarde tout le temps. C’est comme une drogue, je vais très souvent au cinéma. J’essaye d’y aller au moins une fois par semaine, dans l’après-midi, dans une grande salle vide !
Remerciements à Estelle Lacaud, Antoine Herren et à toute l’équipe de l’Etrange Festival.
(1) Dirty Three : Fondé au début des années 90, Dirty Three est trio instrumental originaire de Melbourne (Australie) composé de Mick Turner à la guitare, Jim White à la batterie et Warren Ellis au violon et à la basse. Leur musique imprévisible alterne les cassures rythmiques avec des ambiances envoûtantes où plane la menace d’un terrible orage…
(2) Grinderman : Entité parallèle (ou catharsis) de Nick Cave and The Bad Seeds, Grinderman est un groupe de garage rock au son brut qui prend un malin plaisir à se promener dans les recoins mal famés de l’âme humaine. Certaines de ses sonorités peuvent rappeler celles d’un autre groupe disparu de Nick Cave : The Birthday Party.
(3) Popol Vuh : Collectif de musiciens fondé en 1969 par le compositeur allemand Florian Fricke. Les nombreux albums du groupe, qui tire son nom d’un manuscrit mythologique Maya, sont résolument planants. Les synthétiseurs des premiers temps ont vite laissé la place à des compositions organiques instrumentales ouvertes aux influences des cinq continents. Popol Vuh a notamment signé les musiques de nombreux films de Werner Herzog tels que Aguirre, la colère de Dieu, Nosferatu, fantôme de la nuit ou Fitzcarraldo.