Cannes 2023 #7 I Vincent doit mourir : Qu’est-ce qu’elle a sa gueule ?
Qu’est-ce qui pousse tout le monde à subitement attaquer Vincent ? À chaque échange de regard, il est victime d’un déchaînement de violence physique. Face à un entourage qui doute de la véracité de cette histoire invraisemblable, et à mesure que le phénomène s’amplifie, Vincent (Karim Leklou) part chercher des réponses en s’isolant dans la maison de campagne familiale. En chemin, il rencontre Margaux (la formidable Vimala Pons), une serveuse aventurière qui va l’aider à vivre avec cette nouvelle affliction. La compassion que l’on éprouve pour Vincent doit beaucoup au charisme et à la bonhomie de Leklou, qui s’impose un peu plus comme l’une des valeurs sûres du cinéma actuel.
La mise en scène est haletante et soignée et certains passages sont diablement efficaces, comme la scène de chaos sur l’autoroute. Aux manettes de cette première réalisation, le très inspiré Stéphan Castang, dynamite la Semaine de la critique avec cette incursion très réussie dans le cinéma. Pour quelqu’un qui vient pourtant du théâtre, ses inspirations sont plutôt à chercher du côté du thriller paranoïaque avec une utilisation très bien dosée du très copié It Follows, le dernier mètre étalon en date du cinéma d’horreur. Et c’est justement parce qu’il a saisi les enjeux du cinéma de genre (la fuite, les alliés, la survie, la confrontation) que Castang fait de Vincent doit mourir une expérience déjantée et totalement jouissive. Si l’on note quelques manques de précision dans le scénario, ces incohérences ne gâchent en rien la réussite globale du projet qui redonne de l’oxygène au terrain de jeu miné du cinéma de genre français.
Réalisé par Stephan Castang. Avec Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot… 01h47. France, Belgique. Genres : Thriller, Fantastique, Comédie, Drame. Distributeur : Capricci Films. Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023.
Crédits Photo : © Capricci Films.