L’Etrange Festival – 24ème du nom : ça va saigner !
Voici venir les premiers jours de septembre et ce que l’on appelle communément en France : la RENTRÉE ! Cela fait peur, non ? Pas vraiment, car pour les cinéphiles amateurs d’obscurs programmes que nous sommes, début septembre rime avant tout avec l’Étrange Festival, cette manifestation si particulière dans le paysage parisien, à laquelle on se rend les yeux bandés et les papilles en alerte !
La 24ème édition de l‘Etrange réaffirme sa volonté de programmer un large éventail de pellicules azimutées, diverses et variées, avec toutefois un point commun ou fil directeur, un certain goût pour le concept d‘inquiétante étrangeté.
Au programme, deux focus s’annoncent particulièrement alléchants, consacrés aux œuvres de jeunes cinéastes virtuoses, méconnus en France, l’iranien Shahram Mokri et le kazakh Adilkhan Yerzhanov. Autre grand moment de réjouissance en vue, la programmation des premières bobines d’une jeune bande d’excités vouée à devenir la nouvelle vague tapageuse du cinéma japonais de ces trente dernières années : Shin’ya Tsukamoto (Tetsuo, Tokyo Fist), Sogo Ishii (Burst City, Electric Dragon 80.000 V) ou encore Sion Sono (Cold Fish, Suicide Club). Pour continuer au pays du soleil levant, une « mini rétrospective sixties » de la Nikkatsu (plus ancienne société de production japonaise) est également au menu, avec un choix de dix films placés sous le signe des bad girls.
La section Les Pépites de l’Étrange accueillera de son côté, un giallo français avec La saignée de Claude Mulot, de l’expérimental queer avec Les funérailles des roses de Toshio Matsumoto et une comédie satirique seventies par le réalisateur de Love Story : L’Hôpital d’Arthur Hiller. Serge Bromberg (Lobster Films) viendra présenter cette année un cycle spécial de Retour de Flamme, dédié au maître de l’épouvante, Edgar Allan Poe.
À noter également, toute une flopée de séances spéciales, sept programmes de courts métrages furieux, et de nombreuses premières ou avant-premières en présence des réalisateurs (Gaspar Noé, Bruno Dumont, Delépine et Kervern, Antony Hickling, etc.). Comme à chaque édition, la compétition internationale s’offre quelques films très attendus : Mandy de Panos Cosmatos, Amalia d’Omar Rodriguez-Lopez (pilier des groupes At The Drive In et The Mars Volta), Killing de Shin’ya Tsukamoto ou encore The House That Jack Built de Lars Von Trier.
Deux cartes blanches au comédien touche-à-tout Jackie Berroyer et à l’artiste Pakito Bolino, ainsi qu’une poignée de documentaires dans lesquels on croise aussi bien GG Allin que le duo de réalisateurs belges Patar et Aubier, complètent cette programmation gargantuesque.
Enfin, côté musique, L’Étrange Musique invite le brésilien Paulo Beto et son groupe Anvil FX à revisiter la dernière incarnation filmique de Coffin Joe, figure vampirique brésilienne culte, créée par le maître de l’effroi José Mojica Marins.
Deux envoyés spéciaux des Écrans Terribles, communément appelés « Les Julien(s) », arpenteront les couloirs rouges (roses ?) et soyeux du Forum des Images, du 5 au 16 septembre, pour la seule et unique RENTRÉE qui compte !
Photo en Une : Night God de Adilkhan Yerzhanov. Crédits photographiques (c) L’Etrange Festival 2018.
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