Vincent Elbaz : Y a t’il un pilote dans l’avion (de ta carrière) ?
Vincent, cher Vincent, voici venu ton tour. Après avoir rhabillé Elijah Wood ou Kad Merad, c’est à toi que cette page est dédiée. Non par parce que je suis pleine de haine ou que mes hormones me jouent des tours. Mais parce que je suis déçue. Et l’on est déçus que par ceux que l’on aime, n’est-ce pas ?
Vincent, mon cher Vincent, tu fais partie de ceux qui m’enchantent. Entre Jacques Gamblin, Romain Duris et Charles Berling, tu as ta petite place dans la liste de mes acteurs français préférés, ton nom fait souvent bondir mon petit cœur. Et mon petit cœur a bien bondi lorsque j’ai vu ton nom dans les nouveautés Netflix. Alors je me suis installée dans mon canapé regrettant cependant le noir complet d’une salle de cinéma. Je passe rapidement sur Je ne suis pas un homme facile, comédie faussement subversive où tu te réveilles dans un monde parallèle dans lequel le mâle alpha est désormais une femme. Sans grand intérêt : écriture inachevée et mise en scène carrément molle du genou. Pour le côté subversif, Jacky au royaume des filles avait déjà fait le job. Finalement, la sortie Netflix lui va plutôt pas mal.
– 50 points pour les clichés à la pelle.
UN CAFÉ ET CINQ PAILLES MADAME !
J’ai 11 ans quand sort Le Péril Jeune mais il faudra attendre quelques années avant que je ne te découvre pour la première fois. Je suis au lycée et moi aussi je veux faire partie du Groupe Anarchiste contre la Pensée Molle, je veux réviser mon bac en m’essayant au basket dans ma chambre avec des boulettes de papier, je veux être insolente et me payer la tête des adultes. Je veux suivre ta carrière à la trace. Mais même si mes goûts cinématographiques sont loin d’être affutés à l’époque, j’évite les traquenards que tu me tends. Je passe donc mon tour sur Quasimodo d’El Paris, La Vérité si je mens et autres films plus que douteux. J’attends patiemment, tapie dans l’ombre.
+ 500 points pour Romain Duris et ses cheveux hirsutes.
Le Péril jeune : pattes d’eph et bras d’honneur
AU 7e CIEL AVEC YANN KERBEC
Vincent, j’ai 22 ans quand sort Ma vie en l’air, mon coeur fait mille battements par minute et je me prends d’affection pour ce personnage plein de contradictions. Comment peut-on être expert en sécurité aérienne et avoir une peur panique de l’avion ? Je n’aime pas ce film, je l’adore. Cette comédie sentimentale mielleuse à souhait a les qualités de son réalisateur, Rémi Besançon : scénario délicieux, seconds rôles bossés, instants lyriques esquissés. Là c’est sûr, ça va décoller pour toi ! Certains diront que ce film ressemble à n’importe quelle comédie française estampillée grand public. Moi, je lui trouve beaucoup trop de charme pour le laisser au placard.
+ 20 points pour Tom Novembre, bien trop rare au cinéma.
30 ans, sur la rampe de lancement ?
LA RANDONNÉE DES NAVETS
Entre 2005 et 2018, tu passes de film en film comme un nouveau-né passe de main en main. Au bon gré des réalisateurs pas vraiment talentueux, des scénarios pas vraiment remarquables : Les Randonneurs, Tellement proches, Les Randonneurs à Saint-Tropez (Sarkozy est passé par là), La Vérité si je mens 3 sans avoir joué dans le 2 (les impôts sont passés par là ?), etc. Souvent des seconds rôles dans des comédies de bas étage. Je m’ennuie Vincent. Je m’ennuie tellement que je n’ose te regarder dans des films dits sérieux. On a senti le timide virage vers autre chose. Pas un virage en épingle mais une petite courbe discrète. Car tout en évoluant dans des films noirs (L’Assaut, Comme les 5 doigts de la main), tu continues à jouer le second rôle boulet pour des comédies sans saveur comme dans Il a déjà tes yeux. Le coup de grâce étant Amis Publics avec Kev Adams puis second coup de massue avec Tout là-haut et le même Kev Adams… Tu t’es perdu ou quoi ?
– 500 points pour la collab avec l’éternel ado insupportable
Adams et Elbaz : copains comme cochons
UN DERNIER SOUFFLE POUR LA ROUTE ?
Après avoir éteint Netflix, je me suis dit que je m’étais peut-être mis le doigt dans l’œil après tout, ne sauvant que peu de films de ta carrière. Fallait-il que je laisse de côté ton actu ciné pour me consoler avec tes éclats passés ? Le Péril Jeune, Peut-être, Ni pour ni contre (bien au contraire) et Ma vie en l’air ? La liste est bien courte. Est-ce que Pio Marmai n’aurait pas un peu piqué ta carrière en s’incrustant dans les films de Klapish et Bezançon ? Mais voilà que je découvre que ton prochain film, En liberté !, fait partie de la sélection cannoise pour la Quinzaine des réalisateurs. Retournement de situation incroyable et à nouveau mille battements par minute. Mais ne nous emballons pas. Pierre Salvadori est aux commandes et l’on sait qu’il est capable du pire (Hors de prix) comme du meilleur (Dans la cour).
-50 points car tu joues le rôle d’un mort. + 50 points car tu vas pouvoir crâner sur la Croisette